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LE LYMPHOEDEME

Qu’est-ce qu’un lymphœdème (LO) ?

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Un LO est une accumulation de lymphe qui siège le plus souvent dans les tissus sous-cutanés provoquant un gonflement local. Toutes les régions anatomiques pourvues de vaisseaux lymphatiques peuvent être atteintes.

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Un LO se développe dans une région du corps lorsque la capacité de la fonction du système lymphatique local ne permet plus un drainage suffisant de la lymphe. Le volume de lymphe non drainée s’accumule dans les tissus essentiellement sous-cutanés. Ceci se traduit par un gonflement qualifié de LO. Il s’observe le plus souvent aux membres inférieurs, toutefois, les membres supérieurs, la face, le tronc, voire les organes génitaux peuvent être atteints.

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Plus de 250 millions de cas de LO sont recensés dans le monde dont plus de 120 millions par une maladie parasitaire présente dans 49 pays, la filariose. Et ces chiffres sont très probablement sous-estimés !

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Le LO reste encore aujourd’hui une maladie méconnue. Peu de spécialistes sont en mesure de le prendre en charge correctement et souvent son retentissement sur la qualité de vie est de fait négligé par les soignants.

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L’augmentation de volume du membre inquiète les patients, modifie leur image corporelle et génère pour le moins une gêne mais souvent un handicap. Son retentissement psychologique n’est pas négligeable et est exacerbé par la chronicité de cette maladie.

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Quels sont les causes du lymphœdème ?

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Plusieurs causes peuvent être responsables d’un LO et en fonction des causes, deux formes de LO sont décrites : les LO primaires et secondaires.

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Dans les pays industrialisés, 90% des LO sont d’origine secondaire dont les deux tiers s’inscrivent dans les suites d’un cancer. Les LO primaires font partie des maladies rares et peuvent être associés à d’autres malformations dans le cadre de différents syndromes.

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Un LO primaire est une maladie génétique provoquant un trouble du développement des vaisseaux et/ou des lymphonoeuds. Ces malformations entraînent localement une diminution de la capacité de transport lymphatique responsable d’une accumulation de lymphe. Il en résulte un LO. Il affecte principalement les membres inférieurs mais peut toucher toutes les régions anatomiques.

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La prévalence (nombre de cas dans une population à un moment donné) est estimée à 1 personne sur 6000. Le LO primaire existe partout dans le monde. Dans la grande majorité des cas (plus de 90%), le LO primaire affecte une personne sans qu’aucun membre de sa famille ne soit atteint (cas sporadique). Les autres cas sont des formes familiales dans le cadre de la maladie de Nonne-Milroy (LO primaire congénital) et de la maladie de Meige (LO primaire non congénital). Le LO primaire peut également s’inscrire dans des tableaux cliniques plus complexes tels que les syndromes de Klippel-Trenaunay-Weber, de Parkes-Weber, de Klinefelter, de Turner et de Noonan notamment.

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Les femmes sont plus souvent atteintes de LO primaire que les hommes (2/3 des cas).

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Un LO secondaire résulte d’une obstruction ou d’une dégradation des vaisseaux et/ou des lymphonoeuds à la suite principalement d’une chirurgie, d’une radiothérapie, d’un accident, d’une infection ou d’une ablation de lymphonoeuds.

Les LO secondaires liés au traitement d’un cancer sont majoritaires et concernent essentiellement les cancers du sein, gynécologiques, génito-urinaires, oto-rhino-laryngologiques, les mélanomes et les sarcomes.

Les LO secondaires non liés au cancer surviennent le plus souvent dans le cadre d’autres maladies telles que l’insuffisance veineuse chronique (phlébo-lymphœdème), le lipoedème (lipo-lymphœdème), l’obésité, le diabète ou dans le contexte d’une infection ou d’un traumatisme.

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Traitements

À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement curatif du LO.

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Les traitements proposés visent à réduire le LO et à le stabiliser afin de ralentir son évolution et en prévenir les complications au fil du temps.

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Le traitement conservateur par la combinaison de soins de peau, drainage lymphatique manuel, bandages compressifs et des exercices reste aujourd’hui le traitement de base.

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Après réduction maximale du LO, le port d’une contention élastique (bas, cape d’orteils, manchette, gant) sur mesure et tricotée à plat permet la stabilisation du volume. Si nécessaire, une compression nocturne peut être proposée. L’implication du patient dans sa prise en charge est essentielle et nécessaire pour maintenir les résultats à long terme. Les patients sont ainsi encouragés à pratiquer une activité physique adaptée, des soins de peau, de l’autobandage et dans la mesure du possible de l’autodrainage. Le but est de faire du patient un co-soignant et de le rendre le plus autonome possible dans la gestion de la maladie.

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Si divers traitements physiques alternatifs existent sur le marché tel que la pressothérapie, l’endermologie (LPG), le lymphtouch, etc., il faut insister sur le fait qu’ils ne remplacent pas le traitement conservateur de base décrit ci-dessus, mais peuvent dans certains cas appropriés, le compléter.

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Suite à une intervention chirurgicale, je suis à risque d’un lymphœdème ou je souffre d’un lymphœdème, que dois-je faire ?

=> Contactez votre médecin traitant.

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Une consultation spécialisée chez un angiologue est indispensable pour évaluer votre situation et le cas échéant confirmer le diagnostic de LO.​

Si un traitement s’avère opportun, votre prise en charge sera discutée et organisée. Vous serez orienté chez un(e) praticien(ne) pour la réalisation du traitement conservateur. Un suivi régulier, au moins annuel, auprès de votre angiologue est recommandé.

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